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Une édition bâloise de Flavius Josèphe

Flavius Josèphe
Antiquitatum Judaicarum libri XX... De bello Judaico libri VII... Contra Apionem libri II... De imperio rationis sive de Macchabeis liber unus à Des. Erasmo Roterodamo recognitus...,
Bâle : Hieronymus Froben et Nicolaus Episcopius, 1534.

Traduction de Rufin d'Aquilée éditée par Sigismundus Gelenius, à l'exception du dernier traité édité par Érasme.
Marque des Froben au titre et au f. Zz 10 vº

[Voir la notice dans le catalogue]


    L'officine fondée à Bâle par Johann Froben s'était spécialisée dans l'édition des auteurs classiques et des Pères de l'Église. Une première édition latine de Flavius Josèphe était parue chez cet imprimeur-libraire en 1524, mais il s'agissait de la traduction antique, dont le texte n'avait pas été révisé. Dix ans plus tard ses successeurs, Hieronymus Froben et Nicolaus Episcopius, font paraître une nouvelle édition de la traduction latine, cette fois-ci révisée par les soins de Sigismundus Gelenius (†1554). Le nom de l'humaniste tchèque n'apparaît pas sur la page de titre, mais il signe l'épître dédicatoire à l'évêque de Chiemsee, Ägidius Rehm.

   Moins illustre qu'Érasme, qui édite ici le dernier traité, ou que Beatus Rhenanus, qui publie également chez les Froben, Sigismundus Gelenius est devenu le « responsable de la correction chez les Froben ». Il travaillera pour l'officine bâloise jusqu'à sa mort et l'importance de son rôle dans les éditions classiques et patristiques des Froben, comme correcteur mais aussi comme éditeur et traducteur, a récemment été soulignée.  Dans sa dédicace, Gelenius explique qu'il n'a disposé que de manuscrits latins pour les Antiquités judaïques mais qu'il a pu consulter deux manuscrits grecs de la Guerre des juifs, grâce à l'évêque de Rodez Georges d'Armagnac et à l'humaniste allemand Joannes Crotus.

      L'édition latine de 1534 fut un succès : rééditée dès 1535 à Paris, puis à nouveau chez les Froben en 1540. Mais en 1544 Gelenius veillera à la correction de l'édition princeps du texte grec, réalisée par Arnoldus Arlenius (cote ENS : L G h 17 F°), ce qui le poussera à donner sa propre traduction, publiée en 1548, toujours chez les Froben.

BibliographieGriechischer Geist aus Basler Pressen, Basel 1992, Nr. 237. - Pierre Petitmengin, « Gelenius (Sigismundus) (1497?-1554) », in Centuriae latinae. II, Cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières : à la mémoire de Marie-Madeleine de La Garanderie, Genève : Droz, 2006. (Travaux d'humanisme et Renaissance ; 414), T1,1. - Pierre Petitmengin, « Un ami de Melanchthon: Sigismundus Gelenius, éditeur et traducteur de textes classiques et patristiques », in Patristik in der Frühen Neuzeit, Stuttgart-Bad Cannstatt : Frommann-Holzboog, 2006, pp. 65-92.

Notre exemplaire : L G h 19 C F° - Reliure 16e s., veau brun, dos à 6 nerfs, estampé à froid, décor géométrique de roulettes et filets.
Ex-libris ms. " De Lomilia (?) me possidet 1570 " ; ex-libris ms. "Saint-Lazare de Paris ". Acheté en 1985 à la Congrégation du Saint-Esprit.
Restauré en 2011 (dépose du dos 18e s.).

  
Reliure estampée à froid

- Avant restauration
  

  







- Après restauration









© ENS / Atelier Coralie Barbe



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