Tous ces sujets se retrouvent dans les mémoires de la Description, du plus pointu, Mémoire sur l'art de faire éclore les poulets en Égypte par le moyen des fours de Rozière et Rouyer, au plus vaste, le grand Mémoire sur l'agriculture, l'industrie et le commerce de l'Égypte de l'ingénieur en chef des Ponts et chaussées, Pierre Simon Girard. |
| Pierre-Simon Girard, Plan, coupe et détails de la roue à pots ou machine à arroser Ingénieur en chef des Ponts et chaussées, Girard dirige la Commission qui part en mars 1799 étudier la vallée du Nil, depuis Le Caire jusqu'à la première cataracte. Une attention particulière est portée au régime du Nil et aux techniques d'irrigation. |
Contrairement à ses subordonnés Jollois et Villiers du Terrage, qui « font des hiéroglyphes », Girard s'intéresse beaucoup plus à l'Égypte moderne qu'aux monuments antiques (Villiers du Terrage écrit à un ami « Je vous le dénonce comme n'aimant pas les antiquités. Il a été quatre heures à Denderah et en a dormi trois... »). Girard participe ensuite à la Commission des renseignements sur l'Etat moderne de l'Egypte, pour le commerce, l'industrie et l'agriculture.
La première partie, De l'état actuel de l'agriculture en Égypte, traite de l'irrigation, des instruments agricoles, des poids et mesures, des différentes cultures et divers élevages, des impôts et du régime de la propriété ; la seconde partie, De l'état actuel de l'industrie en Égypte, décrit les principaux types d'artisanat : poteries, briques, étoffes, nattes, huiles, vin, vinaigre, eau de rose, ammoniaque, sel marin, salpêtre, chasse et pêche, ... ; la troisième partie, Du commerce actuel des Égyptiens, du commerce intérieur et extérieur (avec l'Afrique, l'Asie et l'Europe).
Ce tableau est complété par les planches de Conté des Arts et métiers.
« Ayant spécialement pour objet l'amélioration du pays », le mémoire de Girard trace aussi l'esquisse d'une politique de grands travaux dans une vision pré-coloniale.